Lily
Laskine et Michel Debost
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Je remercie mon instrument de son insuffisance ! "
Lily comprit assez vite les limites
de la harpe. Elle voulait " entendre de la musique, faire de
la musique, à tout prix et autrement ". C'est pourquoi elle
refusa de se cantonner dans une carrière de soliste qui l'aurait
conduite à jouer mille ou deux mille fois le répertoire de concert.
Elle entre à l'Opéra pour la place de harpe pendant la première
guerre mondiale. C'est une révolution : elle est la première
femme admise dans cet orchestre, et elle n'a que 16 ans. Elle
deviendra par ailleurs harpe solo de nombreux orchestres : Lamoureux,
Koussevitzky et surtout l'orchestre Walter Straram. Elle lui
vouera une admiration fervente et vivra cette période de sa
vie musicale comme l'une des plus belles et des plus riches
de sa carrière. Puis, elle sera harpe solo de l'Orchestre National
à sa création en 1934.
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"
Mon instinct communautaire m'a conduit vers les autres. J'ai
toujours eu besoin des autres, besoin de vivre au contact des
autres. "
Parallèlement à sa carrière de soliste,
de professeur, de harpe solo dans différents orchestres, Lily
Laskine enregistre des disques avec des chanteurs de variété
(Chevalier, Piaf, Sardou, Tino Rossi, Trenet...). Grande cinéphile,
elle collabore à des musique de films (Delerue, Lai, Legrand...).
Elle est également harpiste de la Comédie Française pendant
plus de 30 ans ; elle y accompagne de merveilleux comédiens
qui chantaient, comme Jeanne Moreau, Pierre Bertin... C'est
une femme avide de rencontres et d'expériences multiples qui
aime et veut découvrir toutes les richesses de ce monde. |
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Lily avec jean-Pierre Rampal
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" J'admire les grands classiques, mais pour ressentir
le petit frisson dans le dos, il n'y a que Debussy, Ravel et
les russes... "
Lily Laskine a tout joué et les plus
grands compositeurs de son temps ont écrit pour elle. Elle a
interprété des duos magnifiques avec les flûtistes Moyse, Rampal
(qui lui voue une grande admiration) etc. Ses disques ont fait
le tour du monde et ont permis à celle qui voyageait si peu
de faire connaître de manière universelle son jeu unique et
merveilleux : qualité exceptionnelle de sa sonorité, flexibilité
incroyable du phrasé... mais aussi des interprétations inspirées
qui venaient du cœur. Lorsqu'elle jouait, elle " voyait " des
scènes très précises que la musique lui évoquait. Elle n'a jamais
oublié le choc musical, la révélation ressentie à 12 ans lorsqu'elle
a découvert le Pelleas de Debussy. Elle le disait : " la musique
est un language du cœur... "
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